> L'égale légende de : JADI

C’est une chose peu connue, certes, mais Jade est née Jadis de l’échine de Jupiter. Il faut dire que ce cuistre de Jupiter n’en était pas à son premier coup et qu’il avait déjà donné de son corps dans l’art de mettre en bas, dans le dos de Junon et de quelques autres. La maternité de Jade reste cependant assez obscure, mais on suppose que celle-ci était de la lignée royale des Tang anciens.   

Pourtant Jade doit moins son nom à sa saine essence qu’à la couleur qu’elle avait à sa naissance étranglée par un tendon d’échine, au point qu’on la cru morte. Abandonnée par les cieux elle fût cependant allaitée par un essaim d’abeille qui, à force de perfusions, y laissa un dard. Du coup, Jade qui battait de l’aile, devint un charmant jeune homme.

 

Hélas, cet état de grâce ne dura pas longtemps car Jupiter, fou de rage d’apprendre qu’un autre que lui butinait à tous les calices de son terrain de chasse, lâcha sa cour en un éclair pour aller botter le cul de Jade. Ce coup de pied magistral lui fit traverser, non sans dommages, le Bosphore. Jade s’en trouva infirme et tout cabossé.

Roulant ses bosses le long des berges, Jade devint polit comme un galet. C’est ainsi, qu’un jour, il attira l’attention d’une baigneuse. On croit savoir qu’il s’agissait d’une certaine mademoiselle Duval, fraîche et riante comme un pinson, servante au palais d’un vieux turc. Celle-ci le prit en mains (mais pas seulement) et fit rapidement son éducation. Son humour courtois berçait le jeune galet Jade qui de polit en devint polisson puis polisseur de mots laids. 

Ses qualités de cireur de pompes firent bientôt de lui l’adjoint de l’intendant en babouches du Palais. Jade aimait lustrer les cuirs et passait de longues heures à admirer les motifs perçants et colorés qui ornementaient les pantoufles des milles et unes femmes se rendant au bain. 

Roulant sa brosse sur les escarpins et les babouches fantaisies il lui arrivait aussi, lorsque les pieds étaient encore dans les chaussures, d’enduire la peau mate des belles odalisques, ce qu’elles semblaient apprécier à en juger par leurs longs soupirs…

C’est, à n’en pas douter, la rencontre des ces talons cachés qui furent à l’origine de sa vocation tardive… En effet, il comprit que, pinçant les corps, il modulait les soupirs. Bientôt d’ailleurs il en n’en pinça plus que pour l’une d’elle dont les lunes valaient le détour. Bien que l’entreprise fût périlleuse (car, rappelons le, ce gars laid était aussi cul de jatte) il se mit en tête d’escalader le dos de Likxe (c’était le nom de cette courtisane).

Malgré ses efforts désespérés et les différents envois d’ascenseurs tentés depuis chevilles, la belle restait de marbre. Certes il aimait la pierre et ces effets veinés mais ce cas-ci était un cas rare car Jade en vain la polissait au chamois et l’astiquait de salive. Il fondait littéralement, ce qui alarma l’oeil de Mlle Duval qui lui suggéra de couper sa poire en deux. Jade en vingt, qui n’était pas en veine, ainsi partagé, de vint Jade en dix (d’où le nom sous lequel on le connaît aujourd’hui encore et qui vient de cet épisode malheureux). Bref, ce galet minus, divisé en dizaine de graviers verts, su émouvoir Lykxe qui les ayant ramassé s’en fit faire un collier et une pierre pour le nombril.

Dire que Jadi était aux anges n’est pourtant pas tout à fait exact car les pierres avaient été taillées en losange, pourtant, comme il le notait dans la dédicace de son ode à Lykxe : « Je côtoie enfin la grace au vert dont le nom brille… »

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En losange ou en ovale (cher opale) ? Car vu de Montauban (et non pas de Perpignan) et vu aussi la ligne des vingt-dieux maîtres de la belle au vert (qui passe en art hier, et pas en avant), c'est l'ovale qui semble l'emporter après l'âme hélée.A peine alitée, elle botte en touche (au débotté), et transe forme laissée. La grande ôde à l'X (en fait au XV d'oeuf rance), c'est la troisième m'y tend du grand schelem.
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