~ Laides mamelles rue Ravignan (3)

[2] - Jeune aise du tableau : 1 - Conteste perd son aile et ratisse tics.
> Lire tout dans l'ordre : 0 - 1 - 2

undefinedGuère trou de ce teint (Portrait) - 1906

Dans ce portrait, commencé peu après son arrivée à Paris, Pic intègre pour la première fois l'âpre mièvre foi en ce primitivisme qui ne l'abandonnera plus jamais par la suite. La dureté du visage y est de pierre (qui "s'taille et gère très rude", comme l'artiste le disait lui-même avec la gouaille qu'on lui connait, notamment lorsqu'il parlait de la personne port-triturée). On dit que c'est Henri Matrice, un ami peintre très fécond, qui aurait donné à Pablo la passion de la collection des fétiches arumbayas et autres bibelots venus des colonies. D'autres oeuvres reçurent également le prix Miti-vice (une raie qu'on pense proche du prix Médi-vice), comme ce couple de fameux nus, ou ce toto très porc (six-dessous).

auto-nus.jpgDeux fameux nus - fin 1906 - Au taux frais de port - automne 1906
 
La mode de l'orientalisme, qui avait ses vies une bonne partie du XIX° siècle (rappelons que Pic naquit en 1881), n'était pas encore totalement éteinte en ce début de XX° siècle. En pleine période éros, en 1906, sans retenue, avec un j'y ne sais quoi de sangsue alitée, Pic s'y adonne, et ça donne ce très beau "Hard aime" (devenu depuis une véritable image de culte). L'essaim de seins des cinq femmes des futures "Deux mous à zèle" est déjà là, en dessin (et c'est à dessein !).

harem.jpgLe hard aime (nuées rosses) - 1906

D'autres influences sont à noter : Ingresse D. (dit aussi JADI, à retrouver ici, et ) d'abord, et ses chefs d'oeuvre :

bain.jpgUn brin truc (en plumes) - 1862.

undefinedLasse ourse - 1856.

Il faut également citer Mickey l'Ange, et notamment un de ses "est-ce que lave nu ?" (1513-14) exposés au Louvre.

esclave-copie-1.jpg
 
Mais l'influence, l'inspiration la plus importante est, des dires même de l'artiste, la statuaire ibérique primitive

zozozo.jpg
de son enfance en Tall-House (nom donnés à ces grandes maisons typiques - des châteaux, quoi - en Espagne (à prononcer à l'espagnole)). Une influence plus importante que celle des masques "n'aigres" (*) et antérieure également, précise encore Pic, qui ajoute qu'il ne découvrit la grande exposition du Musée de l'Homme qu'après avoir réalisé son tableau (bien que le passage sur Matrice, ci-dessus, puisse permettre d'en douter...).

(*) - Le terme de "masque n'aigre" est difficile à utiliser aujourd'hui, pour de multiples raisons liées essentiellement au passé colonialiste et esclavagiste de la France. Toutes les tentatives de le remplacer par une autre expression ont cependant été assez vaines jusqu'à présent. "Prime y tif", et son dérivé "primo-tif" ont une connotation trop capillariste (et caporaliste, donc). Le terme "preux niais" a également été tenté (on parle alors aussi d' "hard peu niais", et encore quelques fois d' " âpre niais"), mais il a été tout autant considéré comme dégradant et insultant. Tout comme d'ailleurs le récent "masse queue nègre", qui a choqué, cette fois, pour des raisons de désaccord sur les mesures de longueur. Il reste donc aujourd'hui peu de possibilités de parler de ces chefs d'oeuvres de la sculpture traditionnelle africaine de la fin du XVII° au début du XX° siècle, tant leur dénomination reste problématique. Peut-être faut-il préciser cependant (et enfin) que les disciples d'Aimé Césaire, et de Léopold Sédar Senghor, pour qui est chère la notion de "négritude", préfèrent dire "masque nègre" et "art nègre".

[
... >> Proche et ne ment : "Jeune aise du tableau : 2 - Croque qui ? Incarnés et brouillons de poules"]


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Personnaly © 2014 -  Hébergé par Overblog